On est prêt !
Dans cet article je souhaite vous faire découvrir les étapes qui amène un chien à la reproduction. On ne parle pas encore de chiot, mais on les devine dans critères de sélection. Qu’ils soient physique, sanitaire ou comportemental.
Elever un chien pour l’élevage est un long processus si l’on veut bien faire.
Pour entrer faire naitre un chiot capable d’entrer au Livre des Origines Française, il faut un certain nombre de sésame qui ne s’acquièrent qu’avec du temps. Je vous en présente la liste afin de vous donnez une idée de ce qu’est un chien testé et LOF et des raisons pour lesquels cela présente un intérêt. Parce que ce n’est pas qu’un effet de snobisme de choisir un chien de race testé. C’est une responsabilité.
La confirmation au Livre des Origines Français (LOF)
Il faut déjà 1 an (12 mois révolus) à un berger australien, pour être présenté à l’examen de confirmation de la race. Cet examen est réalisé par un juge habilité qui approuve, ou non, le profil physique de notre chien. Parmi les critères :
- Le physique de ce chien est-il caractéristique de sa race, de sa lignée ? Par définition, la « race » d’un chien annonce un certain nombre de critères morphologiques et comportementaux stables et continus. La taille au garrot, les proportions du corps et de la tête, mais aussi les allures, les aplombs…
- Ce chien a-t-il une couleur de robe, une répartition des couleurs conforme ? Chez le berger australien 4 robes de bases sont présentent (noir, rouge, bleu merle, rouge merle) avec ou sans marque fauve (tricolore) et avec ou sans panachure blanche limitées (soit 16 possibilités). A l’opposé, le blanc envahissant est non confirmable puisque sa reproduction ne fait pas qu’apporter un esthétique particulier. Il peut sous entendre une sensibilité au soleil, des problèmes d’œil qui pleure, voire une surdité. Le blanc envahissant peut aussi être le signe d’un mariage de 2 chiens merles qui sont très sujet à des anomalies oculaires et de le surdité.
- Ce mâle a-t-il ses deux testicules descendus ? La cryptorchidie peut être mis en relation avec le cancer des testicules. Et il est pour les éleveurs un potentiel manque de productivité également…
- Comment marche et se comporte ce chien ? Ses aplombs sont-ils pathologiques ou propose-t-il des TOC ?
Pour toutes les informations exactes, retrouver les détails du standard de la race sur le site de la Société Centrale Canine ou bien tous les critères du Club Français du Berger Australien.
L’identification génétique et les maladies sous surveillance
Aujourd’hui, la SCC (société centrale canine qui gère les données du cheptel français) oblige les reproducteurs à être identifié par leur ADN afin d’éviter la falsification de l’origine des portées.
Cette surveillance cherche à garantir l’amélioration de la santé des lignées et assurer aux adoptants qu’il ne se retrouveront pas avec des chiots malades.
L’ADN permet également de cartographier les maladies génétiques. Elles sont facilement identifiable chez les chiens de race parce que le nombre d’individu reproducteur est limité. Elles sont aujourd’hui d’autant plus facile à identifier que les tests ADN sont facile à réaliser.
Enfin, les tests ADN permettent également d’obtenir des informations sur les traits morphologiques (porteur d’un gène queue courte, de la couleur fauve, du gène merle) dans le but de prédire les caractéristiques des descendants et parfois de s’assurer que le génotype rejoint le phénotype (des problématiques de chien merle cryptiques peuvent également se poser).
Parmi les maladies en surveillance pour le berger australien, on retrouve par ordre alphabétique :
- Anomalie de l’oeil du colley (AOC ou CEA) : est une tare oculaire dont les homozygotes mutés développe une cécité.
- Atrophie rétinienne progressive (APR-prcd) : est une tare oculaire dont les homozygotes mutés développe une cécité nocture puis diurne.
- Cataracte héréditaire (Hsf4) : est une tare oculaire dont les homozygotes mutés développe une opacité du cristallant allant jusqu’à la cécité.
- Myélopathie dégénérative (DM) : la mutation des 2 gènes peut, non systématiquement, entrainer une anomalie de système nerveux qui impacte la locomotion du chien, voire sa paralysie.
- Sensibilité médicamenteuse (MDR1) : est dû à une interaction de molécules contenues dans certains produits pharmaceutiques (vermifuges ou anesthésiant notamment) et ayant des effets neurotoxiques pouvant aller jusqu’au décès de l’animal. La particularité est qu’il n’existe pas de porteur sain. Tous les chiens hétérozygote ou homozygotes mutés sont touchés. Néanmoins, ces molécules viennent à être évitées d’une façon plus générale.
L’ensemble de ces informations sont retrouvable sur la fiche de chaque chien, actualisé en quelques semaines par la SCC sur le site de LofSelect.
La dysplasie des hanches et des coudes
La dysplasie est une autre maladie sous surveillance, pour quasiment l’ensemble des chiens de race. Malgré cet acharnement des tests, la dysplasie est toujours répandu et impact la vie des chiens qu’il soit de race ou non. La conformation des hanches, particulièrement, est un sujet qui fait couler beaucoup d’encre. Les études révèlent autant de causes environnementales que de causes génétiques. Reviennent ainsi les sujets de l’activité intense, de l’alimentation et même la posture des chiots dans le nid.
En plus des tests, nous avons donc pris la partie de respecter l’ensemble de ces recommandations pour mettre toutes les chances de notre côté !
Les tares oculaires acquises
Les Maladies Héréditaires Oculaires Canines (MHOC) peuvent potentiellement se développer au cours de la vie du chien. C’est pourquoi les tests doivent être renouvelés chaque année pour le mâle et moins de 6 mois avant une saillie pour la femelle.
Cet examen de vue, similaire à ceux réalisé chez l’homme, permet de s’assurer de l’absence de 21 anomalies allant de la microphtalmie très visible, à l’anomalie du ligament pectiné, en passant par la cataracte et autres dégénérescences rétiniennes.
Le Certificat de Sociabilité et d’Aptitude à l’Utilisation (CSAU)
Il existe plusieurs tests de tempérament réalisable à partir de 6 mois. Les TAN, (Test d’Aptitude Naturel) et NHAT (Natural Herding Aptitude Test) mettent en valeur la sélection des caractéristiques de race et son déroulement dépend donc de l’utilisation du chien (chasse, arrêt, rapport du gibier, défense, troupeaux). Ce sera donc le troupeau pour le berger australien. Il n’y a pas de note mais son obtention atteste que le chien présente des qualités liées à sa sélection au travers des générations.
Le CSAU, en revanche est un examen qui doit plutôt mettre en valeur les qualités d’apprentissage du chien et de sa bonne « insertion dans la société ». Il est donc ouvert à tous les chiens et pas seulement au chien de race comme les épreuves précédentes. Il est également le sésame pour s’engager dans les différents concours de discipline canine (agility, obéissance, troupeau, etc). Il comprend donc plusieurs épreuves qui s’assurent que le chien peut être manipulé par un inconnu, qu’il peut croiser un autre chien, attendre durant 30 secondes, revenir au rappel et marcher en laisse sans tirer. Une note est donc donnée, avec une mention consultable sur la fiche CSAU de chaque chien.
En conclusion…
L’ensemble des informations est donc consultable pour chaque chien et l’éleveur ne saurait y être soustrait s’il produit des chiens LOF. Vous l’aurez compris, gravir toutes ces marches demandes un bel investissement de temps, d’argent. Ce processus tente de garantir la santé des chiens, leur conformité au standard et leur tempérament.
Mais elle dénote aussi d’une passion et d’une déférence à la race que l’on élève. Une statistique rapporte que 52% des éleveurs ne sont pas rentable. Je pense que c’est d’autant plus vrai dans la filière LOF. Vous saurez quoi répondre maintenant lorsqu’on vous dit qu’un chien LOF ça ne veut rien dire ! Et j’espère que vous pourrez reconnaitre et fuir les usines à chiot qui prétendent que « tel test » ou « tel examen » n’est pas nécessaire.